Son Histoire

Montilly-sur-Noireau, commune rurale de 743 habitants, doit une certaine renommée régionale à la foire Saint-Denis.

La foire Saint-Denis est l’une des plus réputées de la région. Une vieille tradition populaire dit qu’elle se tenait à l’origine à Saint-Denis-de-Méré, à quelques kilomètres au nord-est ; seule, l’assemblée, avait lieu à Montilly. Le site aurait changé après un coup de dés entre les seigneurs de Montilly (ou plutôt de Beaumanoir), et de Méré26. Celui-ci jouait sa foire et celui-là son château. Méré perdit la partie, et depuis, la foire Saint-Denis se tient à Montilly probablement depuis le début du xviiie siècle.

Cette théorie est mise à mal par l’aveu et dénombrement que rend en 1550 Dame Louise du Gripel, veuve de Messire Richard de Pellevé sieur de Tracy, tenant en son nom propre les fiefs de la Landelle (situé sur la paroisse de Clécy), des Bots et de Caligny à Dame Anne de Silly dame de Lonrai, veuve de Messire François de Matignon à cause de la baronnie de la Roche-Tesson en ces termes « la Dame ( Louise du Gripel ) a mennoir ( = manoir ) moulin riviere pescherie rentes en deniers grains oeufs oiseaux corvéé droit de foire au jour St Denis esdites parroisses de Caligny et Montigny » 27. Au milieu du xvie siècle, la foire se tenait donc déjà à Montilly.

Il faut de plus souligner une incohérence dans cette légende, celle du coup de dés : en effet, le droit de foire est une prérogative régalienne. Par conséquent, un seigneur n’aurait pu le mettre en jeu puisqu’il n’avait pas l’autorité d’en changer la localisation. Et quand bien même l’eût-il fait (et cela suppose un adversaire particulièrement naïf) que cela se serait avéré inapplicable dans les faits.

Il est probable que le droit de foire passe dès 1616 entre les mains de Renée de Pellevé, arrière-petite-fille de Louise du Gripel et épouse de Tanneguy d’Oilliamson, car la terre de Caligny constitue sa dot. En théorie toutefois, car le paiement de ladite dot se fait attendre, et le changement de mains effectif ne se fera qu’après quelques décennies de procès et le décret de la terre de Caligny.

Après la Révolution de 1789, la commune prit à son compte l’organisation de cette manifestation et la transplanta au bourg dans la deuxième moitié du xixe siècle. À partir de 1960, la foire a connu une croissance exceptionnelle et elle s’étend sur 25 hectares dont 16 hectares de parc de stationnement. La commune a dû ainsi réaliser de nombreux investissements pour permettre d’accueillir les exposants et les 120 000 à 130 000 visiteurs.

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